lundi 20 juin 2016

Premiere fracture a Genes

Rien ne me retenait à Santo Stefano. Très vite, j'ai descendu la forte pente qui menait au camping et j'ai ainsi mesuré la difficulté que j'avais eu à y parvenir. 
La piste cyclable suit la ligne de chemin de fer
et offre entre deux tunnels une vue littorage
magnifique
Mais pourquoi donc, me disais-je en pédalant le long de l'aménagement des bords de la riviera en piste cyclable, font ils des campings sur les hauteurs alors qu'ils beneficient d'un tel littoral ?  
Et cette vue, j'en profitais pleinement. J'allais a un peu plus de 22 à l'heure. La meteo était ideale. 
Paysage découpé, agrémenté par
des iles
Un peu plus loin, bien sur, à San Lorenzo pour etre précis, la piste s'arrete sans prévenir. N'importe ! La circulation n'est pas trop dense et l'on domine le paysage maritime lorsqu'on s'élève ... et lorsque l'on ne s'élève pas, c'est qu'on se mele a la circulation des bords de mer, regardant les gens sur les plages et beneficiant de l'attention décuplée des automobilistes. 
C'est pas seulement le sens interdit, que j'ai
d'ailleurs bravé.. mais il y a au fond des
barrières qui précédent un barrage à dissuader
le plus hardi des cyclistes
Au train ou j'allais, je me voyais dormir un peu après Gènes. 


J'avais bien lu quelques avertissements, mais je ne m'em faisais pas. On parlait de route interdite, d'autoroute, mais cela ne saurait concerner un humble cyclo-campeur ... Tu parles !
Au train ou allaient les choses, je me voyais déjà arrivé à Arenzano. A 10 km d'une grande ville comme Genes, on peut dire qu'on est en banlieue ...
Voilà, je me dis . il suffit de monter là haut.
Mais j'avais pas tellement envie
Bah non ! J'avais déjà fait l'erreur, je ne sais plus ou, mais contrairement a Louviers, par exemple, ou les interdictions sont souvent des indications a destination des automobilistes, la magnificence du paysage maritime ne doit pas faire oublier que l'on longe les Monts Ligure et que, grande ville ou pas, un glissement de terrain est un glissement de terrain. 
Un immense sens interdit refroidissait toute initiative. Au loin, visiblement le tunnel était encore écroulé et ni véhicule, ni meme piéton n'y avait acces. Pire : le seul contournement possible était l'autoroute. 
Il fallait certes monter là haut ! Et
quand j'ai pris la photo, je pensais
avoir fait le plus dur 
J'étais pris entre deux interdictions... Jusqu'a ce qu'un brave ne prenne mon cqs em consideration. Il y a une route pour les velos . "vous voyez là-haut ? Bien, c'est encore plus haut. Mais pour les velos, c'est la seule possibilité. On me parlait de chemins, de blocs de béton, de ciment et d'aller à droite, puis à droite, puis à droite ..."
Je me disais : "je ne comprends pas tout, mais je trouverai bien ..."
En fait, je n'ai trouvé qu'après m'etre plusieurs fois perdu. Après plusieurs passages sur ce qui semblait etre des chemins de randonnees, mais ne debouchaient que sur ronces et boue, Je revenais devant les blocs de béton qui barraient la route en ciment, qui en semblaient là pour interdire  qu'on ne se précipite directement sur l'autoroute. Je me suis dit : "c'est pas vrai ! Il ne veut pas me faire passer par là ... "
Eh ben si ! J'ai faufilé mes gros sacs entre les blocs. Je suis descendu à pied en èclaireur. Et puis en avant ... dans une descente a 25 % ... Crevant de trouille sur mon vélo recevant choc sur choc. Finalement, le chemin passait sous l'autoroute et débouchait sur la nationale. Le glissement de terrain était sur la droite. En face, il y avait un camping.  J'ai cru au miracle.
Bon, disons-le : le camping était cher mais pas génial. Au moins, me dis-je, la route étant barrèe, je devrais passer une nuit au calme et me remettre de mes émotions ... 
En fait, c'est la rencontre avec Maurizio qui m'a réconcilié avec l'existence. Maurizio était content de croiser un cyclo-campeur comme lui: Il se rendait a Compostelle, il prévoyait des étapes de 200 km. Il avait peu de temps et avait déjà acheté son billet de retour. ça tombait bien. Je venais de faire le chemin en sens inverse. Il m'a offert une bière. C'était vraiment ce dont j'avais le plus besoin. Je lui ai offert ma carte michelin du sud de la France, dont je n'avais plus besoin ... et puis on a été se coucher. Il devait se lever de bonne heure, forcèment, vu le programme. 
Moi, sitot allongé, j'ai mesuré la vanité de mes calculs . D'accord, il y avait très très peu de monde sur la nationale, mais ce n'était pas le cas pour la voie ferrée, très fréquentée ... ni surtout pour l'autoroute, qui passait juste au dessus.







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire