dimanche 5 juin 2016

Vamos a la Platja

Plus j'y suis resté, et plus je m'y suis plu. C'est dû, bien sûr, à la richesse de la ville, surtout quand on se demande au début  "qu'est-ce que je fous là ?" et que le temps passant, non seulement on y trouve sa place, mais en plus on se dit qu'on n'a encore rien vu et qu'il faut déjà repartir. Partir surtout, partir, parce qu'on a dit qu'on était là pour voyager et qu'on ne cherche pas le confort. 
Le marché St Josep, un lieu historique sur la Rambla, devenu
le lieu d'accueil de tous les touristes et où sont proposés
tout ce qu'il y a de meilleur en Catalogne ... le tout est de
pouvoir y mettre le prix. 
On se réhabitue vite à une vie sédentaire. À l'hôtel, où l'on avait encore baissé les prix, m'offrant une nuit à 30€, je ne savais plus si je devais vraiment y aller. Et même je me demandais si mon vélo serait en état d'avancer alors qu'on lui avait changé pneus et chaîne. Gonflée à bloc la machine !
Et puis voilà, une fois qu'on a mis ses sacoches, il faut bien se résoudre. Rien de mieux à faire que d'appuyer sur les pédales. Un dernier coup d’œil sur le marché Saint Joseph, puis descente de la Rambla et en avant pour la France ...
Quand on quitte Barcelone en vélo, on longe très rapidement la plages, puis les plages, pour des kilomètres, une cinquantaine pour être plus précis. On ne les quitte que de manière momentanée que pour de rares équipements industriels et commerciaux, Décathlon par exemple. Il y a beaucoup de Décathlon en Espagne, peut-être plus qu'en France. Pour ce qui est des plages il y en a pour tous les goûts, des plages de riches, des plages de pauvres, des plages nudistes. Les pistes cyclables les suivent, ou ne les suivent pas. C'est là qu'on se rend compte qu'on a changé de municipalité, des municipalités dont plusieurs affichent fièrement qu'elles ont signé la charte pour l'indépendance de la Catalogne. 
Longer les plages est bien agréable pour un temps, surtout quand le temps est beau. Il n'empêche qu'on n'avance pas bien vite, à slalomer entre les piétons, promeneurs ou plagistes équipés de raquettes, de matelas gonflables, quand ce n'est pas de canoës ... et qu'il faut en plus éviter les cyclistes venant en sens inverse ... avant de se retrouver sur le sable ... parce qu'on n'avait refusé de croire en la véracité d'un panneau interdisant le passage aux vélos.
Qui plus, est, à longer les plages comme ça, par beau temps, on se sent comme un désir profond de piquer une tête. 
Au fil des kilomètres je me demandai comment faire avant de me dire que le plus simple serait d'opter pour une plage nudiste. Là, pas besoin de se changer, de vider les sacoches pour savoir où se trouve ce fichu maillot de bain et où on a moins de chance d'ensabler ses affaires. 
J'en profitai d'ailleurs pour faire une pause repas conséquente. Et tout aurait été parfait si les nuages n'avaient lâché quelques gouttes, un peu en avance sur la météo. 
Après tout, j'avais pris un bain, la route était belle. Un peu plus loin, à l'approche de la Costa Brava, la route s'éloignait de la plage. En passant, je traversais Blanes. Souvenir d'enfance. Mon premier voyage en Espagne, je devais avoir 11 ans. Je garde en souvenir que nous avions décidé un soir de regarder par les trous de la balustrade un spectacle folklorique que nous n'avions pu nous payer ... et que nous en avions été chassé par la guardia civil de Franco. C'était la première confrontation avec la dictature. Je ne me rappelle pas grand chose d'autre. 
Plus tard, j'ai abordé la corniche, qui se transformait en route montagneuse à l'intérieur des terres et plus je pédalais plus le temps se couvrait et n'ayant guère envie de me confronter à l'orage, je décidais de m'arrêter sitôt que j'aborderai un site maritime. 
Ce fut Platja d'Aro, station balnéaire située juste après la descente Sant Feliù de Guixols,  que j'avais abordé après m'être fait ovationné par un car de touristes. 
Un panneau et un souvenir d'enfance. Je n'ai
pas eu le coeur d'aller jusqu'à la plage. 
Il était temps. A peine arrivé, à peine payé et indiqué l'emplacement de la tente, les premières gouttes me tombèrent dessus avant d'avoir droit à une douche puissante qui m'interdit de monter la tente pendant deux heures. 
Désagréable, sans doute, mais encore une fois, je me consolais en me disant que j'avais eu de la chance d'éviter de rouler sous les orages. Demain, ce serait sans doute Figueras, le Perthus et le retour en France. 

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