dimanche 5 juin 2016

Téléphone Maisons ... le retour

Très vite, ça monte à la sortie de Plaja d'Aro... C'est bien normal, on quitte la plage et l'on va vers l'intérieur des terres, direction la frontière en passant par Figueras et La Jonquera connue de tous les amateurs de produits détaxés. En effet, j'avais choisi d'éviter Gijon, malgré le bon souvenir que j'avais de cette cité d'une grande
Un selfie sur le coll de la Ganga. Le dernier
100 % espagnol, enfin, disons Catalan. Une
moyenne de 2% mais quand même, un
petit passage à 10 % et d'autres à 7 %
beauté. 
Mais à vrai dire, tant qu'à revenir, tant qu'à rejoindre la Sicile par la voie normale, et sans doute aussi parce que seule la pluie m'avait empêché d'aller plus loin a veille, j'avais décidé d'aller vite. Je voulais revoir la France le soir même, et retrouver Franck et Gigi à Lairière. 
Hommage à Dais sur la grande route
qui va de Figueras à La Jonquera
Une fois franchi le coll de la Ganga, je suis entré dans une sorte d'euphorie, puisque la descente a laissé place à une belle route goudronnée, certes un peu passante, voire de plus en plus passante, mais avec une bande de protection latérale, pas vraiment faite pour les cyclistes, mais parfaitement utilisable et complètement sécurisée au moins jusqu'à Figueras. Pour couronner le tout, le vent m'a poussé jusqu'à ce que j'arrive dans la cité qui doit toute sa renommée à Salvador Dali. Pour tout dire même, une fois passée La Bisbal d'Emporda  où j'ai pu remplir mes bidons d'eau dans une station essence après quelque difficulté, on se retrouve dans une plaine extrêmement riche qui ne s'arrête qu'à Figueras en Espagnol, ou Figueres en Catalan.
Mais pas de pause touristique. J'ai continué à filer jusqu'à La Jonquera, où l'on trouve au milieu des grands centres commerciaux qui cernent la route jusqu'à a frontière au Perthus, une plaque rendant hommage à tous ces migrants qui ont fui l'Espagne franquiste il y a 80 ans dans des conditions que l'on devine abominables, bien loin des hyper-marchés que sont devenues les communes avoisinant la frontière. 
Le Perthus. Vive la France, vive la Catalogne
et vive l'histoire... Même si la plupart des
visiteurs ne s'intéressent qu'aux détaxes qu'ils
obtiennent dans ce vaste super marché. 
A signaler aussi, pour les amateurs de vélo, que la frontière française ne signifie pas la fin des efforts. Le col du Perthus, bourg partagé entre l'Espagne et la France, et où les navettes entre France et Espagne se remplissent de biens détaxés... le col du Perthus donc se situe encore 500 m. après la frontière et je dirais qu'a priori, ça monte à 6%, ce qui n'est pas la fin du monde, mais qui est d'autant plus pénible quand on pense en avoir fini. 
Allons, fini de geindre ! Après, c'est la descente. 
C'est vrai que j'ai toujours quelqu'apréhension. Mes freins commencent à perdre de leur efficacité, et j'ai beau avoir maigri, je leur demande quand même de ralentir une masse de 111 kg, mais enfin, c'est toujours agréable de se laisser aller. 
Le col de la Bataille (coll de la Batalla en
Catalan pour situer où on se trouve)doit son
nom au duels judiciaires des temps féodaux.
Tellement agréable que je ne me suis pas vraiment rendu compte. 18 h à la frontière, cela m'amenait à franchir un autre col un peu plus loin, le col de la Bataille. 
Je le sais, les amateurs d'histoires seront sans doute déçus  mais selon la plaque ajoutée par l'office de tourisme, le col de la Bataille ne rend pas hommage à un fait historique mais à une pratique juridique issue du moyen âge. Je me suis arrêté pour photographier la plaque, mais guère plus. Il fallait que j'arrive pas trop tard si je voulais passer la nuit à Lairière.  
Mon vélo à Maisons, en attente des secours.
En fait, je me rendis compte assez vite que ce serait impossible. J'avais mal calculé le temps qui restait de la frontière à ces villages pyrénéens français qui sont beaucoup plus difficiles d'accès encore que du côté espagnol. Thuir, Millas, Estagel, autant d'étapes prestigieuses, mais on est loin du compte. Il me restait encore une cinquantaine de kilomètres à faire une fois la nuit venue. Lorsque ma pile rechargeable ne me permit plus d'éclairer, j'appelais au secours. Ça se passait non loin de Cucugnan (le fameux village du curé) que je frôlais, et Montgaillard, dont j'aperçus le magnifique éclairage nocturne dans un village qui s'appelle Maisons. Franck vint m'y chercher aux alentours de minuit. J'étais bien content. Pas fier de pas avoir pu tout faire, mais j'avais après tout parcouru plus de 200 km et mis à part cette fin peu glorieuse, j'avais eu une belle journée avec 3 cols au compteur.







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