dimanche 3 juillet 2016

De Genes a Carrodano

 Genes, Genova pour les Italiens. J'avais décidé de ne pas m'arreter dans cette ville étonnante, si italienne, si méditerrannéenne aussi, que j'avais visité cet hiver... ça peut sembler idiot, et ça l'est sans doute, mais le cyclo-campeur ne peut pas s'arreter partout. Je n'atteindrais jamais la Sicile, à ce compte là. 
Un voilier au loin. J'ai voulu y voir
la caravelle de Christophe Colomb.
Tu parles ... je me suis fait fissa
rectifier : c'est l'Amerigo Vespucci.
N'empeche, ce sera ma plus belle
image de ma traversée genoise
Bien sur, on n'échappe pas aux sensations éprouvées par ailleurs, au besoin, ou au désir de revoir tel ou tel monument. 
Je savais bien, en longeant au maximum le littoral, que je finirai par retrouver le centre historique du port et de la ville, celui que l'on atteint en venant en voiture ou par le train, en se laissant descendre dans l'enchevetrement des ruelles. 
Le calcul n'est pas faux. Dans la ville tout en longueur, je suis bien tombé sur cette fameuse place, mais plus vraiment quand je l'attendais. 
Tout à proximité du port de Genes, ce palais qui le domine.
C'est encore une fois l'interet du voyage cycliste : une ville n'est jamais la meme selon la façon dont on l'aborde. 
J'ai mis plus d'une heure à traverser la ville, entre ses voies rapides frolé par les poids lourds se dirigeant vers les ports, les passages réservés où je poussais ma bicyclette au milieu des piétons ... mais au bout de tout ça, n'est ce pas, il y a la mer, ce paysage indépassable. La mer et ses bateaux. Et, au loin, mais pas trop loin, la caravelle qui manoeuvre à la vue de tous, fera toujours rever. J'ai voulu y voir Christophe Colomb, héros genois, Barcelonais et Méditerrannéen ... puisque c'est la Méditerrannée qui a découvert l'Amérique. Je n'ai pas tardé à me faire rectifier par Vincent Voranger, spécialiste du Marité et de l'Armada pour me dire que le bateau en question est l'Amerigo Vespucci, joyau de la marine italienne. 
Allons, me dis-je, laissons la cote, ou longeons-là tant qu'il est possible ... 
Une derniére vision maritime, pendant que la
route s'élève
A partir de Genes, la cote Ligure ne laisse plus longer si facilement et, quoi qu'il en soit je m'étais donné comme objectif de rejoindre à Aulla, à l'intérieur des terres, la route francigène, la via francigena, qui vient de France, de Suisse, pour aller jusqu'à Rome ... voire à Brindisi. L'occasion de faire des rencontres, de decouvrir une Italie que je ne connaissais pas et, de bénéficier d'hébergement bon marché, pourquoi pas. 
Entrant dans l'intérieur des terres, je tombai sur des indications touristiques invitant dans les routes tortueuses les passant à se rendre dans les cinque terre. Il s'agit là, à ce qu'on m'en a dit de villages isolés dans un décor magnifique entre mer et montagne ... Ce sera pour une autre fois. 
Le profil de l'étape est déjà bien trop dur pour un cyclo-campeur normal. Qui plus est, comme toute chose, comme tout site touristique original, à force d'en faire la publicité, ça l'est de moins en moins. Comme le faisait remarquer Charly qui m'en faisait la publicité : il est vrai que j'ai découvert ce site par hasard, il y a une trentaine d'années ... à l'époque, personne ne connaissait. Maintenant Monterosso, Vernazza, Corniglia, Manarola, Riomaggiore sont classées Unesco, ce qui garantit leur survie mais pas le maintien de l'authenticité de ce village de pecheurs, qui change de modèle économique.
J'irai sans doute une autre fois par un autre moyen de transport.
Déjà la cote est difficile sur la grand route. J'atteins le col du Bracco à 615 m d'altitude. 
Restent une cinquantaine de kilomètres pour arriver Aulla, que je n'atteindrai pas ce soir. 
Il y a la fatigue, le soir qui arrive, un peu de pluie, et puis la route est inconnue ... d'ailleurs, ayant bien profité de la descente qui suit les cols, la route se met à remonter durement. En son milieu, je vois un panneau camping. Je me dis qu'il est temps de me pauser. 
La place n'est pas bon marché. On m'annonce une pizzeria pas chère au village à coté, ou plus précisément au bout d'une cote qui sert de chemin de croix à la très chrétienne population de carrodano ... sauf que quand je suis arrivé la nuit tombante au restaurant, celui-ci était fermé. 
Je n'avais plus qu'à redescendre au café du village où l'on parlait plus le patois que l'italien ... Jusqu'à ce que le programme télé laisse la place à l'Euro. L'Italie jouait contre la Belgique et je dégustais ma biére et mon sandwich. Tout le monde s'est mis à parler italien et la Belgique a été battue 2-0. 




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire