dimanche 3 juillet 2016

Aulla, Carrare et Lucques

A dire la vérité, j'étais très heureux de ma pause à Aulla. J'avais atteint le but de rejoindre la francigène. J'avais rencontréun pretre sympathique accompagné de deux adolescentes paroissiennes en mal d'occupation, dont l'une arborait fièrement sur sa poitrine un NO FUTURE, pas vraiment évangélique. La chambre collective était par ailleurs vraiment collective et j'étais avec trois marcheurs, ça se sentait d'ailleurs d'emblée. La vie de cycliste est dure, mais c'est un vrai confort par rapport à celle de marcheur. Qui plus est, je ne le conteste pas, le pellerinage, c'est un truc de marcheurs. Les cyclistes profitent de la situation, mais le rapport au corps, au déplacement, n'est pas le meme. 
D'ailleurs, lorsque le pretre, maitre des lieux, a annoncé au'il faudrait avoir quitté les lieux à 8 heures, j'ai été le seul à en etre dérangé meme si ça ne m'a pas empeche de profiter de l'ordinateur en libre service pour alimenter mon blog jusqu'à minuit. 
Bref, je n'avais pas à craindre de louper le réveil ... Mes camarades avaient mis le réveil à 6 heures, me laissant rapidement livré à moi-meme. Bref ! A huit heures, j'etais dehors et direction Lucca ... La blanche Toscane, et je passerai par Carrare, ville fascinante dont l'Histoire est liée au marbre et que j'avais toujours loupée.
Il y a beaucoup d'histoires autour du marbre de Carrare, parfois justes ou parfois fausses. Sans le marbre toutefois, l'architecture italienne ne serait pas ce qu'elle est, ni la sculpture. Je voulais voir le marbre, je voulais voir l'Histoire.
Dans le musée du marbre, une maquette offre des
renseignements précieux.
Ainsi me suis-je rendu au musée du marbre, voir quelques films fascinants et avoir un entretien avec le personnel qui m'a remis les idées en place.
D'abord le marbre de Carrare a pu bénéficier d'une situation exceptionnelle pour son exploitation dans le monde entier et en Toscane en particulier...
 - Ainsi Michelangelo a-t-il pu y choisir le bloc à partir duquel il a fait son David, dis-je fièrement ..."
Perdu ! 
Michel Ange est venu 5 fois, mais le bloc de marbre, il l'a choisi à Florence.
La fèdèration anrchiste italienne au coeur de
Carrare. Comme quoi son influence n'est pas
qu'une légende.
Et, à propos d'exploitation, les marbriers de Carrare subissaient une terrible exploitation qui a favorisé le développement du mouvement anarchiste en Italie. 
- Certes, le mouvement anarchiste, mais aussi l'organisation ouvrière, qui a amené le syndicalisme, les mutuelles ...
Et donc la situation particulière du marbre, matériau de qualité exceptionnelle, mais très lourd, venait de la proximité du lieu de production avec la mer et les ports et ont développé l'économie du lieu, qui permettait de diffuser la pierre dans toute la Méditerrannée. 
Bref, sortant de là, gonflé à bloc (de marbre) je me décidai à aller à la rencontre de la pierre. 
Las ! La rudesse des pentes me fit changer d'avis assez rapidement. La visite des carrières est plus faite pour les cars et voyages organisés. Je dus me contenter de visions lointaines et de rivière se dévidant sur un lit de marbre. 
La rivière passant sur son
lit de marbre
Mais la vie ne s'arrete pas à Carrare. Je tenais absolument a finir ma journée à Lucca, Lucques en Français... La blanche me disaient les amis de San Giovanni Val d'Arno, la ville jumelée d'Elbeuf et qui m'avaient fait visiter toute la Toscane. La blanche, parce qu'à l'inverse de toutes les villes de Toscane, elle avait toujours voté à droite. 
La Secchia que je pris pour l'Arno
Il n'empeche, comme toutes les villes toscanes, Lucques a une grace remarquable que je souhaitais retrouver, ayant été frustré cet hiver d'une visite que je lui avais faite sous la pluie glacée. 
Cette fois, la ville magnifique m'a accueilli sous le soleil. J'avais auparavant un parcours assez facile, traversant ce que je crus etre déjà l'Arno mais qui n'était que la Secchia. 
Les allées ombragées, environnant la Lucca historique
Bref, je redécouvris dans l'euphorie la ville blanche, avec ses promenades délicieuses et que l'on dirait faites pour le vélo. A noter, l'auberge de jeunesse a l'aspect extérieur d'un hotel de luxe ... Qu'importe si je dus partager la chambre avec 4 compagnons qui m'ont imposé un matin difficile ... moi qui pensais que ces jeunes aimeraient dormir tard ...
Le soir, j'avais redécouvert la trés riche cité natale de Puccini, avec son centre épiscopal d'une classe exceptionnelle et ses places curieuses et belles ... animées par la retransmission du match entre la France et l'Albanie. J'avais noté le nom de cette place de l'amphitheatre, précisément tout en rond qui diffusait une douce ambiance dans le soir chaud. 
Cité épiscopale
Heureux d'avoir retrouvé Lucques et pret à partir pour Florence










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