mercredi 18 mai 2016

Le 8 mai en pays Toy

Cérémonie du 8 mai devant l'église des Templiers à Luz.
 Plus que partout ailleurs l'esprit de Résistance
J’ai dit un peu plus haut que Laurent Grandsimon était président de la communauté de communes du pays Toy… Cela mérite quelques explications. 
Depuis quelques années, le nom de toy résonne agréablement à des oreilles françaises… Cela étant précisément dû à l’extension de l’usage de cet anglicisme dans la langue française. Ainsi la chaîne de jouets « toys R us » est-elle venue envahir l’espace publicitaire de nos chers petits et de leurs parents en mal de satisfaire leurs désirs au moment de Noël. Quelques années plus tard, la formidable extension de la reconnaissance du plaisir féminin s’est traduite par la croissance de la diffusion des vibromasseurs, renommés sex-toys, par les impératifs du marketing. 
Le pays Toy n’a rien à voir avec ça. Il tient son nom depuis bien plus longtemps. Toy vient de ce que les habitants de la vallée autour de Luz Saint-Sauveur et Gavarnie, disaient « tuoy » pour dire « tu » ou « toi », et que cela leur a valu leur appellation. Ce phénomène me semble comparable avec les « ch’tis », dans le Nord, dont le sens du mot est exactement le même. « Ch’ti", « Tuoy" puis « toy", et enfin « toi »… Peut-être cette appellation était elle donnée au début pour se moquer. Ce qui est sûr est que le fait de transformer une dérision en fierté ne peut être la marque que d’une identité forte. Laurent m’a d’ailleurs donné plusieurs exemples où, face aux pires difficultés, il lui est revenu à la tête des formules du genre « on ne peut pas traiter un enfant Toy comme ça », ce qui lui a permis d’accéder aux plus hautes responsabilités internationales… Et c’est toujours ça qui m’épate : voir à quel point les identités les plus locales se confrontent aux réalités internationales. Comme disait l’autre : l’universel, c’est le local moins les murs. 
J’en ai vu une illustration le 8 mai, lors de la cérémonie commémorative. Beaucoup de monde sur la place pour une commune de moins de 2.000 habitants, et surtout si l’on tient compte de la concomitance de la date avec celle du week end de l’ascension, seul week-end prolongé du mois de mai. Au delà de la commémoration, on sent la réalité de la Résistance toute présente plus de 70 ans après les faits. Comme si le principe même de Résistance était intrinsèquement lié à la vie de la population. Ici, m’a dit Laurent Grandsimon, la droite n’existe pas. Dans le village voisin de Luz-Saint-Sauveur, le Front de gauche a atteint son plus haut score national. La Résistance fait partie de la culture Toy.  


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