Laurent dans ses Pyrénées |
En fait, moi, tout bêtement j'y allais pour rencontrer Laurent Grandsimon, qui faisait typiquement partie de ces gens qu'on rencontre, qui vous plaisent et à qui l'on dit, bon, j'irais te voir un de ces jours.
Et voilà, j'ai été le voir. A vrai dire, j'y suis encore même si ce n'est plus pour très longtemps.
Laurent Grandsimon, je l'avais rencontré à une université d'été du parti radical de gauche, l'ayant invité à ma table parce que je le sentais un peu seul et qu'il y avait de la place du côté de la fédération de l'Eure.
C'est alors qu'il m'avait raconté son incroyable histoire qui, à elle seule, mériterait un roman. C'est dire la difficulté de l'exercice qui consiste à la résumer en une phrase mais il était responsable de la commercialisation chez IBM pour ce qui concerne la Région qui couvrait l'Australie et l'Asie. Son job était basé au Japon, il avait son foyer en Australie. Il prenait l'avion comme d'autres le métro. Cet homme puissant ne faisait que des envieux autour de lui. Sa situation était d'autant plus admirable qu'elle était obtenue le talent hors pair et la volonté farouche d'un petit gars des Pyrénées, fils d'instit' et d'employé de banque. Et puis, tout d'un coup, ce type baignant dans le milieu des puissants en quête de davantage de puissance, ce type a dit stop.
Il est en quelque mois retourné dans son pays natal, a pris en charge un hôtel, et s'est décidé à vivre autrement, avec Sian, son épouse australienne et ses enfants Jack et Ayden.
Je ne me rappelais pas de toute l'histoire. Du reste, on avait eu trop peu de temps pour qu'il me la raconte en détail. Tout ce qu'il me disait venait de se faire. C'était il y a près de dix ans. Il me disait aussi qu'il prenait la tête de l'opposition à la municipalité d'alors. Après avoir agi dans la course au profit, il voulait agir au service des autres. C'est ça la politique. Après ça, on avait communiqué par blog interposé, on n'était pas d'accord sur tout, mais on s'était promis de se voir.
C'est ça : promis de se voir.
Ce que j'explique aux gens qui me demandent comment et pourquoi je fais ça de partir en vélo pour aller je ne sais où ... je dis : oui, vous savez, ça permet de rendre visite à tous ces gens qui vous disent, passez nous voir et qu'on ne va jamais voir. Vous savez, le retour à la case travail, les occasions qui ne sont jamais bonnes, le temps qui passe et qui vous rend timide.
Un petit col avant d'arriver, mais la roue est plus dure encore. |
Comme Luchon, Luz se trouve au bout du chemin. En face il y a le mur pyrénéen. Par les côtés, il y a des montagnes.
Panoramique du cirque de Gavarnie vu de l'hôtel du cirque |
Promenade à Gavarnie |
Laurent Grandsimon, je ne l'ai pas dit, est devenu maire de Luz-Saint-Sauveur. Il y demeure avec Sian, sa délicieuse épouse australienne et sa famille. Tout va bien. Mais il ne fait pas seulement maire et patron de l'Hotel des Templiers dont je vais parler tout à l'heure. Il est aussi président de la communauté de communes du pays Toy, et président du parc National Pyrénéen. En gros il est au coeur de toutes les problématiques pyrénéennes dont on entend parler de manière récurrente ... Les ours, l'environnement etc ...
Il me raconte ses deux premières années de mandat. La difficulté de s'imposer, les attentes de la population, les rapports avec les autres élus qui ont d'ailleurs changé sa façon de voir sur la politique locale. Tout cela lui plait, le passionne et le change profondément de cet autre monde dans lequel il a vécu il y a maintenant si longtemps. Laurent Grandsimon est une belle personne.
Jack, Ayden, Laurent et Siane Grandsimon |
Julia et Steve. Ensemble dans leur entreprise veloroo |
J'ai mieux compris ça le soir, lorsqu'il a invité à dîner Cathy, anglaise cycliste et céramiste qui travaille aussi à l'Hôtel et un couple d'australien, Steve et Julia, qui organisent des séjours pour des cyclotouristes australiens. Cela dit assez la croissance de la renommée internationale du Tour, qui rejaillit bien évidemment sur la France elle-même, sur les Pyrénées et sur le Tourmalet en particulier.
Il n'y a pas que des vélos sur le parcours |
Le lendemain, c'était à mon tour.
Pas de bagages, ça fait moins lourd, mais quand même une sacrée expédition. Les moutons étaient cette fois sagement rangés sur le bord de la route. Je me faisais doubler par de jeunes cyclistes bien équipés qui se disaient impressionnés par mon vélo à garde-boue. Mais mon vélo, c'est le plus beau. il a
Il en faut plus pour arrêter un cycliste fou |
Les jeunes qui s'y étaient arrêtés m'ont suivi, puis dépassé. Puis se sont arrêtés au premier passage neigeux qu'ils ont franchi avant moi. Puis se sont arrêté au deuxième muret de neige. Qu'ils ont franchi comme moi. Après, il restait un kilomètre et demi jusqu'au sommet. Dur-dur, comme on disait dans ma jeunesse... A mon avis c'est le pourcentage le plus difficile. Bref ! Au bout du compte j'avais franchi sans trop de peine le Tourmalet.
Hors catégorie, le col qu'il est ! |
Merci Laurent, sans toi, j'aurais jamais été là haut... et je dois dire, je regarderai le Tour de France différemment à présent. D'ailleurs, dès cet été, il passe à Luz... Pas étonnant, il y passe neuf fois sur dix.
La vue avant la descente. Après l'effort le réconfort |
L'église des Templiers et son mystère |
L'Hôtel des Templiers. Vous n'y viendrez pas par hasard |
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