samedi 7 mai 2016

Laurent Grandsimon

Laurent dans ses Pyrénées
Luz-Saint-Sauveur, on n'y va pas par hasard. 
En fait, moi, tout bêtement j'y allais pour rencontrer Laurent Grandsimon, qui faisait typiquement partie de ces gens qu'on rencontre, qui vous plaisent et à qui l'on dit, bon, j'irais te voir un de ces jours. 
Et voilà, j'ai été le voir. A vrai dire, j'y suis encore même si ce n'est plus pour très longtemps. 
Laurent Grandsimon, je l'avais rencontré à une université d'été du parti radical de gauche, l'ayant invité à ma table parce que je le sentais un peu seul et qu'il y avait de la place du côté de la fédération de l'Eure. 
C'est alors qu'il m'avait raconté son incroyable histoire qui, à elle seule, mériterait un roman. C'est dire la difficulté de l'exercice qui consiste à la résumer en une phrase mais il était responsable de la commercialisation chez IBM pour ce qui concerne la Région qui couvrait l'Australie et l'Asie. Son job était basé au Japon, il avait son foyer en Australie. Il prenait l'avion comme d'autres le métro. Cet homme puissant ne faisait que des envieux autour de lui. Sa situation était d'autant plus admirable qu'elle était obtenue le talent hors pair et la volonté farouche d'un petit gars des Pyrénées, fils d'instit' et d'employé de banque. Et puis, tout d'un coup, ce type baignant dans le milieu des puissants en quête de davantage de puissance, ce type a dit stop. 
Il est en quelque mois retourné dans son pays natal, a pris en charge un hôtel, et s'est décidé à vivre autrement, avec Sian, son épouse australienne et ses enfants Jack et Ayden.
Je ne me rappelais pas de toute l'histoire. Du reste, on avait eu trop peu de temps pour qu'il me la raconte en détail. Tout ce qu'il me disait venait de se faire. C'était il y a près de dix ans. Il me disait aussi qu'il prenait la tête de l'opposition à la municipalité d'alors. Après avoir agi dans la course au profit, il voulait agir au service des autres. C'est ça la politique.  Après ça, on avait communiqué par blog interposé, on n'était pas d'accord sur tout, mais on s'était promis de se voir. 
C'est ça : promis de se voir. 
Ce que j'explique aux gens qui me demandent comment et pourquoi je fais ça de partir en vélo pour aller je ne sais où ... je dis : oui, vous savez, ça permet de rendre visite à tous ces gens qui vous disent, passez nous voir et qu'on ne va jamais voir. Vous savez, le retour à la case travail, les occasions qui ne sont jamais bonnes, le temps qui passe et qui vous rend timide. 
Un petit col avant d'arriver, mais la roue est plus dure encore.
Et puis voilà, comme je me suis dit en enfourchant le vélo : si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais, ainsi en est-il pour ce qui est de ces visites improbables... dont Feydeau donne d'ailleurs un terrible exemple dans "l’Hôtel du libre échange" .
Comme Luchon, Luz se trouve au bout du chemin. En face il y a le mur pyrénéen. Par les côtés, il y a des montagnes. 
Panoramique du cirque de Gavarnie vu de l'hôtel  du cirque
En face le cirque de Gavarnie mur de falaises de plus de 1000 mètres qui nous sépare de l'Espagne, classé au patrimoine mondial de l'Humanité, à droite le Pic du Midi, séparé du Pic des 4 Termes par le col du Tourmalet, de toute part des montagnes et la seule descente qui reste est la marche arrière par la route des Gorges de Luz qu'on vient de franchir. 
Promenade à Gavarnie
Mais il en faut plus pour se laisser abattre dans la région. Un peu à l'image de ce que m'avait fait Marie-Claude à Luchon, Laurent Grandsimon, dès mon arrivée, m'indique qu'il n'est pas question que je reparte sans avoir franchi le Tourmalet et me propose dès le lendemain une petite promenade d'un quart d'heure dans le secteur de Gavarnie. 
Laurent Grandsimon, je ne l'ai pas dit, est devenu maire de Luz-Saint-Sauveur. Il y demeure avec Sian, sa délicieuse épouse australienne et sa famille. Tout va bien. Mais il ne fait pas seulement maire et patron de l'Hotel des Templiers dont je vais parler tout à l'heure. Il est aussi président de la communauté de communes du pays Toy, et président du parc National Pyrénéen. En gros il est au coeur de toutes les problématiques pyrénéennes dont on entend parler de manière récurrente ... Les ours, l'environnement etc ... 
Il me raconte ses deux premières années de mandat. La difficulté de s'imposer, les attentes de la population, les rapports avec les autres élus qui ont d'ailleurs changé sa façon de voir sur la politique locale. Tout cela lui plait, le passionne et le change profondément de cet autre monde dans lequel il a vécu il y a maintenant si longtemps. Laurent Grandsimon est une belle personne. 
Jack, Ayden, Laurent et Siane Grandsimon
On aurait tort cependant de dissocier complètement sa vie actuelle de celle qu'il occupait auparavant. Son cadre affectif est assuré par sa famille, c'est vrai, mais Luz Saint-Sauveur vit aussi du tourisme, le ski et tout ce qu'apporte le tour de France. Ainsi était-il tout à fait normal qu'il me propose à peine arrivé l'ascension du Tourmalet... et d'ailleurs, on était le week end de l'Ascension. 
Julia et Steve. Ensemble dans leur entreprise veloroo

J'ai mieux compris ça le soir, lorsqu'il a invité à dîner Cathy, anglaise cycliste et céramiste qui travaille aussi à l'Hôtel et un couple d'australien, Steve et Julia, qui organisent des séjours pour des cyclotouristes australiens. Cela dit assez la croissance de la renommée internationale du Tour, qui rejaillit bien évidemment sur la France elle-même, sur les Pyrénées et sur le Tourmalet en particulier.
Il n'y a pas que des vélos sur le parcours
Laurent Grandsimon m'a amené là haut, sachant que je me laisserai tenter. On s'est arrêté après avoir traversé un troupeau de mouton et on est tombé sur la barrière. 

Le lendemain, c'était à mon tour.
Pas de bagages, ça fait moins lourd, mais quand même une sacrée expédition. Les moutons étaient cette fois sagement rangés sur le bord de la route. Je me faisais doubler par de jeunes cyclistes bien équipés qui se disaient impressionnés par mon vélo à garde-boue. Mais mon vélo, c'est le plus beau. il a
Il en faut plus pour arrêter un  cycliste fou
la couleur du vélo de Poulidor en 1964 ... mais ça, les jeunes ne le savent même pas. J'ai passé la barrière par le coté.

Les jeunes qui s'y étaient arrêtés m'ont suivi, puis dépassé. Puis se sont arrêtés au premier passage neigeux qu'ils ont franchi avant moi. Puis se sont arrêté au deuxième muret de neige. Qu'ils ont franchi comme moi. Après, il restait un kilomètre et demi jusqu'au sommet. Dur-dur, comme on disait dans ma jeunesse... A mon avis c'est le pourcentage le plus difficile. Bref ! Au bout du compte j'avais franchi sans trop de peine le Tourmalet. 
Hors catégorie, le col qu'il est !
Le soir, j'en ai parlé à Laurent en lui disant que j'étais content d'avoir franchi un col de 1ère catégorie. Il s'est marré : "tu rigoles ... Ici, il n'y a pas de première catégorie. Dans le coin, il n'y a que des cols hors catégorie !"

Merci Laurent, sans toi, j'aurais jamais été là haut... et je dois dire, je regarderai le Tour de France différemment à présent. D'ailleurs, dès cet été, il passe à Luz... Pas étonnant, il y passe neuf fois sur dix. 
La vue avant la descente. Après l'effort le réconfort
Enfin, impossible de parler de mon séjour à Luz ... Je sais mes posts sont longs. Mais, je profite de ce moment pour le dire : JE FAIS AU PLUS COURT. 
L'église des Templiers et son mystère
Bref, impossible de parler de mon séjour à Luz sans parler de l'église des Templiers, de l'Hôtel des Templiers et de la place de la Comporte qui les sépare. Une place petite, belle et animée, surtout depuis que le patron des Templiers est devenu maire de la commune. C'est le dernier endroit où l'on cause. C'est vivant, dynamique et beau. L'église des Templiers est un mystère. On a beau dire que ça n'a rien à voir avec les Templiers, personne n'y croit. L'église ressemble à un château, un petit château miniature et surtout pas à une église. Rien de démonstratif dans ce monument qui existe pour ce qu'il est : beau et mystérieux. 
L'Hôtel des Templiers. Vous n'y viendrez pas par hasard
Si vous faites l'effort d'aller jusqu'à Luz, même si vous ne franchissez  pas le Tourmalet, même si vous vous contentez d'une ballade à Gavarnie, séjournez à l'Hôtel des Templiers, c'est le meilleur de France et sans doute des Pyrénées. 









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