dimanche 17 avril 2016

Quand tu aimes ...

Quand tu aimes, dit le poète, il faut partir.
Un matin donc, entouré d'amis, j'ai quitté la rue Saint Germain pour l'aventure. 
Quand tu aimes ... photo prise à Vernon.
 
       
 Premier pépin au bout de 100 m, travaux devant les Témoins de Jéhovah, je heurte le panneau de chantier de ma sacoche droite... Eh oui, on est gauche avec des sacoches à l'avant, on n'a pas la même perception de l'espace et d'ailleurs, je me rendrais bientôt compte que ma sacoche droite s'abîme plus vite que la gauche et que le support est légèrement détérioré. Heureusement, avec le temps, ma conduite va s'améliorer. 
Je m'attendais à une petite étape, en me disant, après tout, pour une première fois, 100 km, c'est bien suffisant... Tu parles !
Tout s'est bien passé jusqu'à Mantes où j'ai eu l'idée de demander ma route à l'office du tourisme, me disant qu'après tout, au vu du développement du tourisme cycliste, ils devaient bien disposer d'une carte ou d'indication pour rejoindre Paris ou presque par vélo. Que tchi ! L'agent d'accueil en état d'ignorance ou d'incompréhension complète, et finalement le gardien du musée attenant m'explique comment rejoindre les hauteurs de Mantes et de là, suivre la route qui surplombe l'autoroute en passant par les grandes surfaces. Un chemin moche mais sécure. On se sépare en se disant qu'effectivement, pour ce qui est du vélo, la difficulté consiste à sortir de la logique automobile pour ce qui est du parcours à définir ... la logique n'est pas là même. 
Et, comme de fait, je n'avais pas fait deux kilomètres sur la voie indiquée que je me retrouve sur une voie interdite aux deux roues. 
Là commence l'aventure. Je me retrouve tardivement à Orgeval et, je vois un marchand de vélo. Je me dis : lui, au moins, saura m'indiquer la bonne voie. 
Je suis ses conseils et je vais au bistro histoire de dire où j'en suis et mon heure d'arrivée à ma sœur Anne qui doit m'accueillir à Bagnolet. 
Erreur ! 
La route indiquée était sans doute la bonne, pour ce qui est d'une sortie cycliste en groupe, mais un homme seul, accompagné de 22 kg de bagages va beaucoup moins vite dans les cotes et représente un danger pour la circulation. Arrivé à proximité de Saint Germain en Laye, je me suis donc dégonflé, reprenant une route tortueuse, qui me fit passer par des lieux jusqu'à présent inconnu, ou pas sous cette forme là. Villepreux était pour moi un brillant numéro 15 au rugby, arrière, élégant, mais j'ignorais que c'était aussi une commune d'Île de France. J'étais perdu et ça a duré assez longtemps avant qu'enfin je ne trouve le moyen de rejoindre Issy la nuit tombée, lors même que je me retrouvais dans l'impossibilité de prévenir ... la batterie de mon portable venant de me lâcher une nouvelle fois.
Je suis arrivé à Bagnolet à 23 heures et sur les genoux, accueilli par les propos brutaux de ma frangine adorée, me reprochant mon inconscience et mon égoïsme. 
Peine perdue que de tenter de répliquer face à un tel flux de colère. Après douze heures de selle sans préparation particulière, je n'étais pas en état. Paris, c'est déjà l'aventure ! Malgré tout ça, j'étais quand même content d'être arrivé vivant à Paris, en ayant certes mis le temps, mais sans avoir à affronter les situations hyper dangereuses provoquées notamment par le fait que toutes les indications routières sont destinées à la circulation automobile ... 
En revanche, c'est vrai, une fois dans Paris, même si c'est long, et même sans lumière, la ville elle-même s'est complètement adaptée au cyclisme. 
Pour dire la vérité, j'ai vraiment retrouvé ma sœur au petit matin. Tout s'était calmé. Deux heures passionnées et passionnantes à refaire le monde, à confronter nos situations et à recevoir quelques conseils comme celui d'afficher sur ma sacoche avant quelques numéros que la maréchaussée puisse utilisé au cas où je passerais sous un 38 T.

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