samedi 23 avril 2016

Hyères commence aujourd'hui

... Et demain je serai parti.


C'était important d'arriver à Hyères. Pour des tas de raisons. D'abord parce que c'était le point le plus à l'est de mon zigzag. Je m'étais fixé cet objectif après Lyon, juste par ce que j'avais dit à Olivier Aubert que j'irais le voir dans sa nouvelle demeure. Pour tout avouer, j'avais aussi la curiosité de rencontrer Daniel et Colette, les amis d'Olivier Aubert qui ont joué un rôle majeur dans la sortie de sa spirale infernale. Les gens de qualité sont toujours trop rares. Ils valent toujours le déplacement.
Hyères donc, c'est déjà une sacrée étape. Même en voiture, même en train, ça parait loin ... alors en vélo ... Honnêtement et en toute modestie, ça valait bien tous les encouragements dont je me suis gratifié abondamment tout au long du parcours.
Le passage du Col, éprouvant mais émouvant.
Un col c'est un changement de paysage, au
moins, mais aussi un changement de région.
On ne change pas encore de pays, mais on entre
dans le pays d'Oc, au moins.
Entre les difficultés pour trouver des campings, l'absence de lieu d'hébergement programmés, entre Die et Manosque ... Les mauvaises surprises, le vent hostile, un temps qui n'était pas celui du printemps que j'espérais, je sentais bien que malgré la pluie, les noms respiraient de plus en plus le sud, entre les crus de Condrieu, de Côte Rôtie, de Crozes-Hermitage, Tain l'Hermitage ...au nord de Valence où le mistral me cueillit à froid lors d'une crevaison ... Une nouvelle, toujours la même, celle qui avait laissé des épines dans le pneu que j'ai dû changer  finalement, après trois vaines réparations ... conseil d'un bon cycliste samaritain, s'acharnant sur ma roue, pendant que le mistral profitait de ma pause pour redoubler de force et de froid ...
Bref ! Où en étais-je ? Ah oui, passage le lendemain par Die, passage du premier col, celui de Cabres altitude 1180 m.
De ce moment, on est dans le vrai sud. Le col marque la frontière entre l'ex-région Rhône-Alpes et la région Provence Alpes-Côte d'Azur.
C'est aussi l'occasion de descendre après la montée. Quelque chose qu'on a appris à mériter pendant près de 40 km d'une ascension légère puis de plus en plus forte.

Les roches des Mées, pour des nuits et des journées debout.
Un modèle pour ceux qui roulent assis ... en attendant
d'aller se coucher. De toute façon un paysage unique;
 
Descendre permet d'aller plus vite et de viser plus loin. J'ai voulu aller à Sisteron. J'y suis arrivé de bonne heure.

Je me suis dit que je pouvais continuer jusqu'aux Mées. Souvenir d'un paysage extraordinaire qui m'avait marqué il y a plus de 40 ans et dont je n'avais rien oublié.
J'ai failli le payer bien cher. Pas de camping aux Mées. Il faut pédaler mon vieux ! Et ceci m'a mené jusqu'à Manosque, que j'ai fui au petit matin.
Il ne me restait plus qu'à pédaler jusqu'aux bords

Le Verdon, à Vinon, loin des gorges mais où la
pratique du canoé attire un tourisme sportif.
de la Méditerranée, la mer chérie, dont j'ai l'intention de contourner sur une large part. En dépit d'un temps maussade, je traversais des paysages charmants dont j'avais entendu parler par ailleurs. Les rives du Verdon à Vinon, puis Verdières, lieu de chasse pratiqué par quelques amateurs Toulonnais.
La Verdière, où j'ai demandé où se trouvait des
cabanons. Il n'y a que ça, ici. Il n'y a que des
chasseurs, et du gibier. Toutes sortes de bêtes.
Il y a même des loups.
De là, une cinquantaine de kilomètres à avaler à la hâte en se disant que Hyères étant au niveau de la mer, ça ne peut plus que redescendre. Pas faux ! C'eût été un vrai plaisir si une pluie légère mais froide ne s'en était mêlé. Il n'empêche ! arrivée le soir à 20 h. chez Daniel et Colette ! en Normandie, il avait fait beau toute la journée ....
Bof, je n'avais pas fait plus de mille kilomètres pour du beau temps, ce n'était pas la raison première. C'est vrai ... Il n'empêche, un peu de soleil, j'aurais pu apprécier.
C'est ce que je fis le lendemain, avec Olivier Aubert. Visite de la ville le matin, en petite tenue et premier jour de vrai beau temps depuis le départ.
Olivier, entame un dialogue de 3 jours tout en me faisant visiter sa cité d'adoption.
Un atelier couture chez les Noailles ? Façon de
parler. Les grandes maisons de
couture se déplacent  pour le Festival.
 
Visite du château de Noailles. Charles et Marie-Laure de Noailles, les mécènes qui ont soutenu le surréalisme et lui ont permis d'exister en lui offrant une reconnaissance internationale. On est en plein dans ce qui fait la culture française, son identité dans le monde et la confusion entre la qualité, le poids politique, sa déclinaison économique, la spéculation financière et le snobisme. Quelque chose de fascinant et qui fait de Hyères bien autre chose que la destination touristique d'un tourisme de plage, ou un lieu d'extension de l'économie liée à la base militaire de Toulon toute proche.
J'arrive juste avec Olivier, et par le plus grand des hasards au cœur du 31e festival international de mode et de photographie à Hyères.
De quoi s'agit-il ? Nous abordons la manifestation en petite tenue. Des lovériens en goguette, se frottant au grand Paris qui descend sur la côte. Belles voitures sponsorisées Mercédès LVMH. Le Monde prend en charge la promotion de l'événement... Quelques panneaux France culture ... ça

Emission en direct de France Culture qui va suivre le Festival.
Ça commence le 21 avril à midi.
Jusqu'à ce que nous assistions au cœur de la préparation du festival, aux débuts d'une émission en direct de France Culture.   
Bah dis donc ! ... De quoi se sentir encore plus touriste que nature.
Le fort de Brégançon, là-bas sur l'île, où les
paparazzi ont saisi Chirac en petit slip, voir en
rien du tout ... dit la légende. Aujourd'hui
accessible au public, sauf qu'il n'est pas
vraiment fait pour ça.
Et tant qu'à parler de tourisme, un petit œil au fort de Brégançon, réservé aux Présidents de la République et qui n'intéresse pas François Hollande  qui a voulu le rendre accessible au public, sauf que c'est précisément le lieu fait pour être protégé et inaccessible. Ça contrarie Olivier Aubert, en tant que Néo-Hyérais et peut-être par principe anti Hollandais. Va savoir, moi, sur le principe, je trouve ça bien, et pour ce qui est de ma vie à Hyères, elle s'arrête demain midi.
Merci pour ton accueil Olivier. Dommage, t'es pas gros,
mais tu caches un peu le fort de Brégançon derrière toi.
Merci Olivier. Tiens, un petit souvenir sur la plage où ta présence, malgré ta sveltesse, cache le fort de Brégançon...





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