dimanche 10 avril 2016

La maison de Marie-Hélène

Lusigny, un port d'attache en pleine terre.



Je tenais absolument à passer par Lusigny. Je sentais bien, rien qu'à la voix, qu'il y avait là quelque chose d'extraordinaire. Je devais passer par Lusigny en septembre. Parce que les coordonnées figuraient sur le forum des cyclo-campeurs. Et puis voilà, il y a la volonté et les circonstances. Je m'étais excusé de ne pouvoir passer parce que, tout simplement j'avais eu les yeux plus gros que mes jambes. Je m'étais alors arrêté à Sancerre. Puis de Sancerre, vu mes objectifs, je ne pouvais que continuer au delà de la maison de Marie-Hélène, à Lusigny.
Sauf que, m'excusant de ne pouvoir m'y rendre, j'avais ressenti à la voix de Marie-Hélène, une réelle déception, alors qu'elle ne me connaissait pas, qu'elle savait juste que j'étais un vélo, avec un besoin de contact.
Je sentais aussi que la maison était accueillante et que je n'y serais pas tout seul et que la maison, comme la tenancière des lieux avaient une histoire. 
Marie-Hélène est une femme d'expériences. Je ne sais ce qui l'a fait atterrir là, en pleine terre, son père, maire d'un village dans le Poitou, a voué sa vie à rendre service et à accueillir toutes sorte de gens, et en particulier ceux dont on ne voulait pas ailleurs. Marie-Hélène a été famille d'accueil. Mais ne s'est pas limitée à accueillir, elle a été aussi à la découverte du monde, en vélo, en roulotte. c'est sa fille Charlotte qui me raconte ça.
La maison de Marie-Hélène n'est pas qu'un refuge, simplement destiné à recueillir tous les malheurs du monde et les cyclistes désorientés. Le port de terre, comme elle l'appelle cherche à accueillir tout un ensemble de gens, des créateurs, des artistes, et surtout faire en sorte que les gens se rencontrent, de toutes origines et, très important, de toutes générations. 
Disons-le tout de go, le Port de terre est une utopie, dont je rappelle l'étymologie : un lieu qui n'existe pas ...  mais qui existe quand même.  Un lieu où l'affichage des règles de vie en commun, voisine celui de la déclaration des droits de l'homme. 
Marie-Hélène a choisi la vie difficile, mais surtout, elle a la volonté. Une volonté de fer, une volonté de faire... et une volonté de refaire le monde, à l'âge où tant de ses contemporains ne rêvent que de ne rien faire ou d'aller en Sicile en vélo. 
Voilà une riche personne. 
Si vous voulez passer voir Marie Hélène, passez par les Guillons, c'est à Lusigny. Vous pouvez passer la voir, ou un peu plus, y vivre, y échanger, participer à la vie de ce lieu étrange et riche à quelques kilomètres de Moulin, dans l'Allier.

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