Je ne le cacherai pas : ça fait du bien de faire une pause de temps en temps. C'est bien pour ça que je comptais sur Alfredo pour me remettre les idées en place.à force de pédaler sans arrêt, on ne sait plus où l'on habite et avec Alfredo je suis toujours chez moi. Bref, c'est un ami.
Alfredo, l'été, fait comme beaucoup d'italiens du sud, surtout s'ils ne bossent plus. C'est à dire qu'il va vivre dans sa campagne, une deuxième maison avec un jardin, située à proximité de la sienne, qu'il aménage au fil des ans. Dans cette maison, il y a des eucalyptus, des citronniers, des oliviers, un potager et des cigales. On est pas loin de la mer, pas loin de la ville et l'on profite au mieux du climat exceptionnel des Pouilles.
Quand Alfredo est en forme, il dit que c'est une sorte de Paradis. Je le voyais avec Viola qui ne se lassait pas des bulles de savon qui voletaient autour d'elle. Alfredo lui disait : " tu vois, Viola, quand les bulles vont de ce côté-ci, de l'est vers l'ouest, le vent amène la fraîcheur, c'est la tramontane. Quand il souffle de l'autre côté, c'est le sirocco, et on a trop chaud."
Visite incontournable chez le barbier. Là-bas, un diplôme cycliste me clignait de l’œil, en haut à gauche du miroir |
Il ne s'agissait pas de m'installer à demeure. Même si j'avais décidé d'une pause , dès le début j'avais mon départ en tête. Je ne devais rien perdre de la douceur du repos et des Pouilles. J'ai pu finir le magnifique ouvrage de Paolo Rumiz sur la voie Appienne, acheté à Florence et terminé à San Vito, que j'ai pu remettre à Alfredo, dans cette idée que j'avais eu au cours du chemin pour ne pas trop m'encombrer : prendre un livre, le lire et l'échanger sitôt qu'il est fini. Le cyclo camping interdit le stockage.
Ciao Alfredo, a presto |
Mais en dehors des plaisirs de la plage et du climat, surtout, je me suis baigné dans l'atmosphère du pays, et les couleurs nuancées de cette terre qui me faisaient invariablement penser à une chanson d'Herbert Pagani qui a bercé ma génération. La terre rouge orange, avec toutes les couleurs qui vont du rouge à l'orange et même au delà, les couleurs argiles qui s'effacent ou resplendissent, et qui laissent s'épanouir les oliviers. Tout cela ce sont les Pouilles où je me suis baigné quelques jours avant de partir, salué par Alfredo, sa chère Silvana et ses deux petites filles.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire